Dragon Quest I : la base de la base

"DORAGON KUESUTO" t'as vu je sais lire en japonais, complètement fou hein

Bien, après avoir terminé Chrono Trigger les yeux tous rouges et la gorge serrée, j'avais besoin d'un jeu de rôle sans attachement sentimental et la série des Dragon Quest m'est tout de suite revenue en tête. J'ai commencé le VI 2 fois mais vraiment le début et j'avais jamais continué je ne sais plus trop pourquoi. Mais à part ça, jamais j'en ai fait un. L'occasion était belle de commencer par le premier de la série. Le premier jeu de rôle console, c'est quand même quelque chose ! Bien sûr, je savais à quoi m'attendre car datant de 1986,  il était sûrement très austère et rudimentaire. Oh boy si vous saviez une fois la manette en main ! 


La version à laquelle j'ai jouée n'est pas la version originale NES mais la version SFC qui est sortie en 1993 et qui regroupe DQ1 et DQ2. Un bien belle version qui corrige plusieurs trucs utiles. Le point saillant de ces remakes, c'est qu'ils ont des graphismes super sympas et une musique digne de la SFC. Sinon, le déroulement des jeux est le même apparemment. C'est à dire une aventure de moins d'une dizaine d'heures avec la difficulté qu'on retrouvait à l'époque : un levelling infini à faire, des combats incessants quand on marche sur la map et du stuff qui coûte les yeux de la tête. Pour faire le jeu, je me suis aidé d'une soluce pour plusieurs endroits car comme les jeux de l'époque, les énigmes sont cryptiques au possible et un passage est juste impossible : trouver la flûte qui est censée être par terre sur un point brillant dans un village mais qui ne brille en fait pas du tout dans la version SFC. Impossible de la trouver donc. 

L'autre GROS souci du jeu c'est qu'il n'y a pas de sauvegarde au vol comme aujourd'hui. La seule manière de sauvegarder, c'est de parler au roi du château de départ. Ça veut dire que si vous êtes à l'autre bout de la map en train de level up et que vous crevez, vous avez tout perdu si vous pouvez pas faire le chemin inverse pour rentrer. Je vous raconte pas la pression dans les donjons du jeu où il faut non seulement en sortir vivant mais aussi refaire le chemin du retour sans crever pour sauvegarder. Aujourd'hui c'est juste pas possible. Si ce système est en place, c'est aussi que la carte est petite. Moins petite que celle de Zelda mais quand même, tout se fait à pied sans problème. 

Heureusement on apprend des sorts au fur et à mesure qu'on monte de niveau et à partir du 13 je crois on a le sort pour téléporte au château. Mais même, ça rend la tâche hyper ingrate car imaginez vous êtes loin et vous avez trouvé un truc intéressant, bah tant pis mon gars faut le prendre et revenir au château pour sauvegarder puis revenir à pied où on était pour continuer. Moi je suis pas un masochiste, j'ai donc utilisé les savestates comme dans un jeu normal : à chaque fois que j'entrais dans une ville, je m'autorisais une sauvegarde. Faut pas abuser.

J'ai pas précisé mais il n'y a pas de carte dans le jeu bien sûr, il faut tout retenir de tête sinon c'est pas marrant. Les menus sont tout sauf ergonomiques pour parler de la maniabilité. Pour ouvrir une porte, il faut ouvrir le menu, choisir "door" et ça ouvre la porte. Dans la version NES y'avait même un bouton pour les escaliers quoi haha. L'équipement rend aussi confus les premières fois qu'on l'utilise. De même, pour parler aux gens, il faut non pas appuyer sur le bouton en face d'eux mais bien ouvrir le menu et choisir "talk". On est très proche des jeux PC de l'époque qui ont inspirés Dragon Quest : Wizardry et Ultima.

Les saves ont été utiles car on passe 60% du temps de jeu à grinder les niveaux. C'est vraiment un jeu bourrin sur le leveling car d'une part à chaque nouvelle zone les ennemis sont super forts mais le prix des articles est hyper cher pour ce qu'on gagne en combat. Ma plus grosse session de grind ça a été pour acheter le dernier bouclier et l'avant dernière épée, qui sont à la même boutique. Je grindais autour de la ville à tourner en rond et je devais récolter 25 000 pesos pour acheter les deux objets. Mais je gagnais qu'entre 120 et 160 pesos par combat. Bordel ça a été long, vous m'auriez vu j'étais comme un zombie en train de fixer l'écran, répéter les mêmes mouvements et les mêmes combats à l'infini. Dur. Et il faut savoir qu'au niveau de l'argent et de l'XP, le jeu a été rééquilibré sur SFC car on touchait bien moins sur NES. J'ose pas imaginer le grind de malade qu'il fallait faire à l'époque.

Malgré ça, le jeu a été très plaisant pour ma part. En grand fan de Final Fantasy 1, l'aspect très austère ne m'a pas rebuté même si c'est vrai qu'en tant que premier jeu, il est trop dépouillé pour les standards actuels mais c'est quand même fou de voir à quel point tous les rpgs lui ont pompés quasiment tous les concepts : le tour par tour, la navigation, les visuels de l'overworld, les items, les sorts. Toute la base est là, dans ce petit jeu. Même si l'aventure est très courte, elle est attachante et permet de comprendre comment tout ce genre qu'on aime tant a commencé. Même s'il n'y a que 5 villes et 3 donjons en tout et pour tout, le plaisir est là. Ah oui et surprise aussi : les donjons. Ce sont des labyrinthes où il faut trouver quel couloir mène à l'escalier de l'étage supérieur mais y'a un twist : on rentre dans le noir le plus complet. Il faut pour se repérer soit acheter des torches, soit avoir le sort "radiant" qui permet d'avoir dans les deux cas un cercle allumé autour de nous mais on voit que de manière réduite. Et le sort comme la torche s'épuisent donc on doit les relancer. Bizarre ce concept. 

Même si j'ai torché le jeu en 2 jours avec des aides, j'ai quand même pris plaisir mais c'est clair qu'après 32 ans (j'en reviens pas en l'écrivant comment c'est loin), c'est plus du tout un jeu agréable pour la plupart des gens. Je le recommencerai pas de sitôt non plus mais pour l'histoire, je suis content de l'avoir fait. Maintenant j'ai un peu peur de faire le 2 parce que j'ai pas envie de me retrouver à grinder encore comme un zombie. On va faire un autre jeu avant histoire de décompresser haha. 

Les + :
- la fondation d'un genre
- la nostalgie
- les graphismes mignons
- la musique déjà prenante
- la quête sympathique
- la patte visuelle signée Toriyama

Les - :
- pas de moyen de transport
- pas de carte
- pas de sauvegarde en dehors du point de départ
- des énigmes cryptiques au possible
- l'ergonomie du menu
- la difficulté des ennemis
- le grind intensif pour s'en sortir
- le stuff coûte CHER
- le noir dans les donjons
- aventure étonnamment courte

Note : austérité /20

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