Chrono Trigger et le chômage


Dans notre société (t'as vu le début d'article, on dirait un début de copie de philo au bac je te jure), on met le travail au centre de tout. Si t'as pas de travail, t'existes pas. Normal t'as pas de pouvoir d'achat donc tu représentes rien. Et si tu vis mal ton job, t'as pas le droit de le dire. Le travail c'est l'essence de la vie un point c'est tout, de toute façon t'as rien d'autre à faire dans la vie donc pourquoi chercher autre chose. Ah merci Macron de porter notre civilisation vers encore et toujours moins d'émancipation, merci de placer le travail encore pire qu'avant au centre de la subsistance. Dans cette atmosphère que je trouve irrespirable et dans laquelle je vis dans une déni complet, je suis un homme heureux. Sans travail et heureux. Je suis d'ailleurs encore bien plus heureux depuis que je suis au chômage. Mais c'est quoi le rapport avec Chrono Trigger ? Simplement que j'ai maintenant tout le temps de me lancer dans les activités où j'avais pas le temps et où la motivation à cause d'un travail qui prenait beaucoup trop de mon énergie vitale ne me permettait pas de le faire. Aujourd'hui je respire et je suis dans un trip régressif complet où je ne joue quasiment que sur SNES, je fais mes parties HotS comme je vous le disais et j'adore ça. Une vie à la cool sans le stress et les obligations. Ça ne va pas durer mais j'en profite.

J'ai déjà expliqué qu'il m'a fallu plusieurs rencontres avec Chrono Trigger pour commencer à apprécier le jeu mais alors que je garde la confrontation avec le boss de fin pour demain, je peux dire en toute quiétude et avec une sérénité certaine : Chrono Trigger est un des meilleurs jeux auquel j'ai joués. Il rentre dans mon top 3 des RPG SNES sans problème avec FFVI et SD3. Ce genre d'article est assez embêtant à lire pour vous comme pour moi à écrire parce qu'il peut vite devenir une suite de superlatifs encombrants mais comment décrire l'orgasme vidéoludique que j'ai vécu durant cette vingtaine d'heures ? J'avais pas vu que le jeu était sorti quasiment à la fin de la vie de la SNES, en 1995. C'est finalement assez évident vu la qualité du pixel art, chose qu'on aura rarement vu si ce n'est dans Seiken Densetsu 3, Star Ocean ou Tales of Phantasia. Là on sent que la machine est parfaitement maîtrisée et qu'elle n'a plus vraiment possibilité de passer à un stade supérieur. Les graphismes Squaresoft c'est toujours un peu la même patte graphique qu'on retrouve et c'est pour ça qu'on aime le support et cette compagnie. Enfin en ce temps-là parce que Square aujourd'hui, non merci je passe.

Chrono Trigger possède donc les graphismes les plus poussés de la machine mais aussi les musiques les plus incroyables. Dans ce domaine je vais faire attention parce que là encore, il y a à côté de ce jeu des poids lourds que j'ai déjà cités et qui sont aussi bons dans le domaine. Mais la SNES a vraiment été LA machine avec les musiques les plus superbes du RPG. Finalement c'est pas le côté "prouesse technique" qui m'a émerveillé dans Chrono Trigger mais surtout l'histoire et son déroulement. Au début, tu te dis que c'est une histoire somme toute pas bien folle mais plus les heures avancent, plus le joueur se rend compte des proportions de celle-ci. Comme je suppose que vous avez tous fait le jeu, je vais spoiler.

Déjà la gestion des passages temporels est gérée d'une main de maître. On va d'une époque à l'autre, toujours avec un objectif assez clair et jamais on est bloqué dans le jeu. Il n'y a quasiment pas de leveling non plus, ce qui fait que ça avance (trop) bien d'un arc à l'autre. Comme je le disais, le début de l'histoire est pas foufou avec l'époque 1000. Ça commence à être plus sympa à l'an 2300 qui est dévasté et son ambiance post-apo hyper réussie. La suite n'est qu'une succession de découvertes plus ouf les unes que les autres. Rarement j'ai été pris dans le scénar d'un jeu comme ça, à part FFVI. Les moment qui m'ont marqués sont surtout les destinées des 3 roi mages. Déjà de voir que Melchior était un des gourous j'ai pris une claque mais alors de découvrir vers la fin du jeu que le vieille homme à la fin des temps était Gaspard ! La réflexion autour des thématiques théologiques est évidente dans le jeu et m'a personnellement ouvert des pistes, donné envie de penser à ce qu'avaient voulu mettre les scénaristes en sous-texte. L'autre moment que j'ai adoré était en -12 000 avec le prophète dont j'avais trouvé que c'était Magus. Mais alors que Magus était Janus, ça je m'y attendais pas du tout ! Cette claque scénaristique bon dieu comment ça m'a laissé sur le postérieur.

Ce qui est excellent en dehors de l'histoire, c'est que les développeurs donnent envie au joueur de faire les quêtes annexes. Au moment où on arrive après avoir fait tomber la ville de Zeal, le jeu nous dit clairement "bon là à cette époque il y a elle à sauver, lui à aider à cette autre époque". Et à l'inverse des autres jeux, c'est assez facile de trouver où se situent les quêtes annexes. C'est un sacrilège de pas les faire, déjà parce que vous perdez 3/4h de jeu sur 20, c'est pas rien mais aussi parce qu'elles donnent encore plus d'émotion et d'épaisseur au jeu. Les quêtes notamment de Cyrus pour Frog et de l'usine pour Robo sont poignantes. C'est rare les jeux qui arrivent à te sortir des émotions comme ça. Je te jure demain je vais finir le jeu, mais je vais chialer quoi. Comme il est impossible que je ne possède pas le jeu, j'ai acheté un exemplaire sur ebay. Non je ne possède pas de Super Famicom, et alors. Je l'achèterai sur 3DS aussi voilà. 



Pour résumer, les points positifs et négatifs de Chrono Trigger :

Les + :
- Graphismes au maximum de la SNES
- Musiques mythiques
- L'histoire extraordinaire
- Fluidité de l'aventure, peu de leveling
- Des personnages hyper attachants
- Le système de TEC

Les - :
- Seulement 20h de jeu 
- On ne peut pas y jouer pendant qu'on dort
- Jamais je ne retrouverai ces émotions

Note : 10/10

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