JBA : Steel Ball Run

Bon, après pas mal de semaines de lectures, j'ai enfin fini Steel Ball Run. C'est sans doute pas la seule critique que je ferai sur Jojo Bizarre Adventure car j'ai envie de lire d'autres arcs. J'ai déjà lu les 3 premiers arcs et le 4e pas en entier donc faudra que je le relise un jour. Lisant pas mal de manga en ce moment, je voulais lire quelque chose de nouveau et je suis tombé sur le T1 de Jojolion. Mais j'avais lu un avis qui disait qu'il valait mieux avoir lu Steel Ball Run avant. Pour pas raconter toute ma vie voilà comment j'en suis venu à lire SBR. N'étant pas vraiment un fan de la série, j'apprécie quand même les personnages et le principe des stands. Le côté homo-érotique poussé et l'invraisemblance sont cependant des gros freins qui font que cette série est peu appréciée. J'espérais que ça allait se calmer dans SBR, oh boy comment je me trompais.


N.B. : article rempli de spoilers.

Je vais essayer de pas faire trop long en commençant par ces défauts évidents qui gâchent un peu le plaisir qu'on a à la lecture. Le côté invraisemblable d'abord. Je suis d'accord qu'on est dans un univers fictif et presque "fantasy" mais quand même, il y des traitements par l'auteur qui sont pas acceptables. Autant avec les stands il peut faire n'importe quoi et ça me choque pas (on y reviendra), autant par exemple le traitement des combats et des blessures sont faites de façon absurde. 

Durant tout Steel Ball Run, Jojo et Gyro se battent contre des Stand Users et comme on est à l'époque du Far West, les mecs se battent avec des pistolets. Les blessures par balle sont donc légion. Mais les persos en ont RIEN à faire. Un moment Jojo se prend une balle qui lui traverse la mâchoire + 2/3 balles dans le buffet, le mec il continue de se battre et de parler. Pardon ? De même, Gyro se bat contre un mec qui lui a enfoncé 3 énormes clous dans le mollet. Gyro il continue de marcher et de se battre, pas de souci. Je parle même pas de Magenta qui se prend une balle qui lui traverse le corps en vertical de la tête au pénis, le mec IL VIT quoi, normal mon frère ! Celle qui m'a le plus choqué c'est tout bête mais Johnny se faire sectionner tout le genou en diagonal, il a plus de rotule et il est paraplégique le mec, pas de souci il remonte en selle. haha c'est vraiment n'importe quoi et comme je le disais, ça casse vraiment l'immersion dans le récit. Je parlerai vite fait du handicap de Johnny qui ne peut pas marcher étant paralysé et qui, tout le long de l'aventure, se déplace on sait pas comment, par magie. Le mec il monte à cheval par lui-même aussi, pas de souci. Y'a pas de chirurgien où ils sont vu qu'ils traversent les USA mais bon leurs blessures sont pas mortelles mais en plus se guérissent seuls, comme Wolverine sans doute ils ont de l'adamentium.

Le deuxième point que j'ai beaucoup moins aimé sont certaines stands. Dans SBR, l'auteur s'est vraiment lâché, peut-être trop même. La plupart des stands sont sympas comme celui qui a des crochets qui sortent des animaux ou objets, la manipulation de la pluie ou alors la crème de Hot Pants. Par contre, certaines sont difficilement descriptibles et efficaces dans le récit. Je pense bien sûr à celle de Jojo qui, même en étant le personnage principal, a une stand moisie qui s'explique que très difficilement dans le récit. La partie où il lance des ongles qui tournent, ok. Mais la partie finale où il a besoin du pouvoir d'un cheval avec la rotation infinie avec le délire du rectangle d'or, c'est ridicule dans la cohérence du manga. Pareil pour les boules de Gyro qui ont des pouvoirs dont on comprend pas du tout l'étendue. Enfin celle de Valentine le président, D4C, j'en parlerai pas tellement à la fin ça veut plus rien dire avec les différentes dimensions et les rayons de lumières.

Dommage parce que sinon Jojo nous donne une nouvelle fois une aventure très sympa à suivre, avec de nombreux rebondissements et un sujet principal très inhabituel : cette idée de course pour récupérer le cadavre d'une personne sainte est du jamais vu. Mais là aussi il y a des incohérences avec les pouvoirs que les parties du corps donnent. Elles rentrent et sortent des personnages, sont perdues puis retrouvées, échangées etc. On s'y perd un peu. Le récit aurait gagné à être moins confus à ce niveau. 

Heureusement, la qualité des personnages est au rendez-vous et c'est toujours un plaisir de découvrir les adversaires de Jojo et Gyro ainsi que leur alliés. Le Dio de cette série est pas mal fait même si sa stand de faire des dinosaures est... étrange. Visuellement j'ai surtout apprécié Wekapipo, Magenta et Valentine et Lucy Steel. Jojo a aussi un très bon design je trouve et son handicap permet aux jeunes dans ce cas d'avoir un héros qui leur ressemble plus. C'est bien pour l'ouverture d'esprit. Comme d'habitude, les vêtements jouent un grand rôle dans le visuel et l'époque 18e américain permet aussi de jouer là-dessus. C'est un bon bol d'air d'avoir un univers si différent. 

Au final, c'est une bonne série qui est entachée par des défauts assez gênants, surtout venant de la part d'un mangaka qui avait déjà 20 ans de Jojo derrière lui. On flirte entre idées géniales et déductions complètement au pif de persos qui trouvent les bonnes idées sans aucun indice plausible. Dommage, avec un peu plus de rigueur ça aurait pu être un très bon arc de la saga. Plaisant à lire sans être fou.

6,5/10

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