Binge-city : Breaking Bad

Quand je pense que j'ai failli passer à côté de Breaking Bad. Il s'en est fallu de peu. Les choses commençaient déjà mal : ne m'étant jamais intéressé à la série lors de sa diffusion, j'ai subit l'explosion des réseaux sociaux à la fin de celle-ci. À tel point que j'en étais venu à la détester alors même que je n'en avais pas vu un seul épisode. J'ai toujours eu ce genre de réaction : quand un phénomène pollue mon espace personnel alors que je ne m'y intéresse pas, je prends ça comme une agression. Rejet. 2 ans plus tard, ne sachant pas quoi regarder et comme je remets toujours en cause mes avis, je tente de regarder la série. Arrivé à la moitié de la deuxième saison, je trouvais la série sympa mais je n'avais pas continué. Oubliable. 


N. B. : je spoile tout. Si vous l'avez pas vu, vous êtes prévenu.

Quelle erreur. Il m'a fallu y revenir un an plus tard, pareil : ne sachant pas quoi regarder, je n'avais pas envie de recommencer une série de zéro. Il y avait Breaking Bad que j'avais regardé et il ne me restait que quelques saisons, why not. Et heureusement, Sainte Marie Mère de Dieu, que j'ai continué. Parce que Breaking Bad a une construction qu'on ne retrouve dans aucun autre série : celle de faire des saisons toujours meilleures que les précédentes. Mêmes mes séries préférées n'ont pas fait. Si je me rappelle de The L Word, la dernière saison est pas folle avec son enquête, pareil pour Nip/Tuck en demie-teinte, Dexter idem. Mais Breaking Bad, MON DIEU quoi. 

Je me suis rendu compte que j'avais arrêté là où les choses deviennent réellement intéressantes. La première saison pose bien les choses et on a de la compassion pour Walter, un pauvre père de famille qui essaye de faire le bien pour sa famille par le mal. Mais alors au fil des saisons ça devient de l'aversion. Je n'ai pas été le seul mais lors de la dernière saison, je n'en pouvais plus de lui.  Cette montée en puissance est tellement bien menée et maîtrisée qu'il est impossible de s'arrêter. J'ai bingé la série en 3 semaines non-stop. La puissance de cette série c'est d'allier un scénar qui se tient tout le long avec des performances d'acteur pour quasiment chacun d'entre eux. Que ce soit le flegme angoissant de Gus Fling, le caractère dur à cuire de Hank où ce pauvre Jesse, chacun remplit son rôle à merveille. Jesse d'ailleurs mais mon dieu, sa trajectoire dans la série est insupportable émotionnellement. Le mec n'arrête pas de plonger encore plus profond dans l'horreur au fil des 5 saisons. Déjà la saison 4 avait été horrible pour lui après son meurtre de Gale mais la 5, j'ai vraiment vécu l'horreur avec lui. Je ne sais même pas si on peut se reconstruire après tout ça. Quand on repense à tout ce qu'il a du faire, manipulé par Walter, on ne peut que ressentir de la douleur. 

Mais l’événement qui m'a le plus choqué et dont je ne me remets pas depuis hier soir, c'est la mort de Hank. Ce mec il a toujours voulu faire le bien. C'était pour moi un pilier de la série, le référent du Bien. Sa mort comme un chien m'a traumatisé. J'arrive pas à l'effacer de ma mémoire et j'aurai jamais compris pourquoi il a pas sorti son badge de la DEA quand il aurait pu. En finissant la série, je me suis senti comme à chaque fin de série passionnante mais là c'était encore plus particulier. En me couchant, je n'arrivais plus à me dire que je faisais des efforts pour m'améliorer. Le poison de Walter m'avait contaminé. Je voyais plus le monde que comme une tâche noir dans laquelle il fallait vivre. Ce n'était pas de la déprime mais plus un sentiment d'ombre. Je crois que ça va me demander un peu de temps pour digérer la série. 

Je voulais aussi parler de Skyler parce que j'ai lu que beaucoup de fans de la série la détestait. Je ne comprends pas trop pourquoi en fait. J'ai refait son parcours et elle me semble plutôt véritable dans ses intentions. Je veux dire que c'est une personne normale qui vit avec quelqu'un qui est ingérable. Je ne comprends pas trop comment elle aurait pu faire autrement. À la fin j'ai plus eu pitié d'elle qu'autre chose. Elle a essayé d'accompagner Walter dans son business mais elle a comprit qu'on en revenait pas, que trop c'était trop. C'est pour moi un bon perso pour juger de l'acceptable dans la série.

Enfin, une sacrée page se tourne pour moi, il va falloir que je trouve un autre truc à binge parce que je peux pas rester sur ça, faut que je me change les idées. Cette série qui est passée du sympa (S01-S02) au super (S03-S04) au magistral (S05) restera pour moi une des meilleure.  Quand j'ai vu les épisodes où Walter dit "I'm the one who knocks !" ou alors "Say my name", la jouissance quoi. J'aurais jamais cru dire ça mais vous aviez raison.

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