Rétrospective rap

Après avoir fait mon article précédent sur le rap qui pue la merde, je voulais contrebalancer en vous proposant une petite sélection de morceaux que j'adore. C'est quand même plus sympa de parler du positif que du négatif. Donc voici pas mal de morceaux que j'adore, y'en a pour tous les goûts et toutes les époques. Bah ouais, avant y'avait plein de trucs bien mais y'avait aussi de la grosse merde, comme aujourd'hui. J'ai pas mis tout ce que j'aime sinon on aurait pas fini et je vais sûrement regretter de ne pas avoir mis Untel avant de publier mais que voulez-vous, c'est la vie. Attention : TL;DR incoming.

Fabe - L'impertinent

On commence avec l'indémodable, Fabe. Rappeur phare des années 90, Fabe a un style posé et des textes conscients qui me plaisaient énormément à l'époque, et rien n'a changé. Flow calme mais déterminé, problématiques sociales sans jamais tomber dans la pleurnicherie, c'est toujours un plaisir de réécouter son album Détournement de son. Le rap d'avant, c'était bien mon gars.


Sad Hill (X-Men) - Justifiable

Comment j'aurais pu faire un rétrospective sans parler de la meilleure compil de rap français ? 18 ans après la sortie de Sad Hill, y'a toujours aucune contestation sur la suprématie du Western de Kheops. Réunissant la fine fleur du rap des années 90, Sad Hill allie des instrus devenues mythiques à des rappeurs qui font ici un travail extraordinaire. Citons pêle-mêle le morceau titre qui met le feu, Mama Lover d'Oxomo Puccino qui reste la plus belle déclaration d'amour à sa mère, Le fainéant de Faf la Rage qui parlera à beaucoup de jeunes ou Pousse au milieu des cactus, ma rancoeur de Sentenza (Akh). Cependant j'ai choisi mon morceau favori de la compil, Justifiable des X-Men pour illustrer Sad Hill. Et quand tu sais qu'il y a encore Shurik'n, Fabe, Def Bond ou Passi derrière, tu vois le niveau quoi. Je crois que c'est mon premier album de rap que j'ai acheté d'ailleurs.

Gavlyn - What I do

MA chouchou. Je sais pas ce qu'il se passe avec Gavlyn mais j'ai eu un véritable coup de foudre pour What I do, disponible sur l'album From the Art. Du hip hop comme je l'imagine, sans prétention mais avec une technique impeccable. Petite meuf qui se la pète pas du tout mais raconte juste un peu sa vie, Gavlyn est l'antithèse du rap bling bling et c'est ce que j'aime. Faut dire que si beaucoup d'amateurs de rap n'aiment pas les filles qui rappent, j'ai moi une vraie fascination pour ces demoiselles qui doivent en faire encore plus que les mecs pour s'imposer et elles ont la technique pour. J'y reviendrai peut-être dans un autre article. 


Seth Gueko - Pied de biche

Gueko c'est le seul rappeur que je suis depuis des années, depuis la mixtape Patate de forain. J'ai acheté depuis toutes ses sorties avec plaisir. Le mec a jamais percé comme il aurait du mais ça ne change rien à ses prods, il reste fidèle à ses thématiques : gangster, ambiance Snatch puis Sons of Anarchy. Ce que j'adore c'est qu'il a une technique de dingue tout en ne se prenant pas au sérieux. Il a un 12e degré dans chacun de ses morceau qui fait que son rap peut plaire à tout le monde. On est loin du rap de tess. Maintenant il vit en Thailande et il a ouvert un bar donc il s'en bat la race du rap game en France et tant mieux, il est au dessus de tout le monde. Son dernier album Professeur Punchline en est le meilleur exemple.


Scylla - Triangle des Bermudes

La Belgique, c'est un terrain où il y a vraiment une émulation assez folle en rap en ce moment. Mon rappeur favori de là-bas, c'est Scylla. Faut croire que je suis sensible aux MC techniques car les multisyllabiques moi ça me fait kiffer. Et avec Scylla on est servi. Avec une voix rocailleuse, un vécu et des thématiques dures mais toujours traitées avec l'envie de s'en sortir, le belge a tout simplement le talent pour rapper. Je vous conseille de regarder ce qu'il fait parce que c'est assez dingue.


Dope D.O.D - What happened

On m'a fait découvrir DOPE D.O.D il y a 2 ans je crois, j'ai pris le train en marche avec ce morceau de fou à la réalisation particulièrement réussie. Ce qui est dingue c'est que les mecs sont hollandais mais rappent dans un anglais recherché et parfaitement maîtrisé. Ça inspire le respect. Leur rap est particulier car les prods sont souvent du dubstep/électro assez crade. Grosse découverte à l'époque. 


Idéal J - Hardcore

Cet album est facilement dans mon top 3. Miroir de la situation sociale dans les années 90, Le combat continue a été un véritable brûlot lors de sa sortie et Hardcore vous convaincra que rien n'a changé sur la puissance de l'album. J'ai vraiment hésité entre ce morceau et Un Nuage de Fumée qui reste l'autre track phare. Kery James et sa clique a sorti un classique et c'est en partie grâce à cet album qu'il est autant respecté aujourd'hui. Bien sûr, toutes les paroles ne sont pas à prendre pour argent comptant mais est plutôt le reflet des questions de l'époque. Hardcore est resté comme un des morceaux les plus... hardcore du rap français avec une instru de dingue et des lyrics d'une violence rare.


Furax - Oubliez-moi

J'ai connu Furax sur une vidéo d'une Poignée de Punchline de dingue et depuis j'ai cherché à en savoir plus sur lui. Rap super sombre, voix sortie tout droit d'un volcan et instrus crépusculaires, Furax est pas là pour rigoler. Autant y'a des rappeurs tu sens que ça raconte de la merde sur une vie qu'ils ont jamais vécue, autant lui tu sens direct que ça a pas été rigolo. Comme d'hab, la musique extrême ça me correspond donc je ne pouvais qu'aimer. C'est le seul album que j'ai pour l'instant mais je compte bien me procurer les autres du coup.   



Disiz - Inspecteur Disiz

Disiz a jamais été un rappeur comme les autres. Déjà par ses thématiques mais aussi par son angle d'approche. Souvent léger, mélangeant sujets sérieux avec un humour apparent, il s'est un temps écarté du rap parce que ça ne lui convenait plus. J'aime bien ces mecs qui réfléchissent à leur direction artistique et qui s'enferment pas dans des carcans surpeuplés. Depuis J'pète les plombs à la bonne époque, Disiz a sorti de nombreux albums, dans des styles différents. Reste un album que j'aime beaucoup : Les histoires extraordinaires d'un jeune de banlieue dont est tiré le morceau suivant, typique du rappeur.


Tandem - 93 Hardcore

Je vous disais que j'aime la musique extrême sous plusieurs formes. Si Hardcore d'Idéal J a été le morceau le plus hard des années 90, 93 Hardcore restera celui des années 2000. Tandem est un groupe que j'adore même s'ils parlent d'un rap de tess, sujet qui ne me touche aucunement. Mais c'est au niveau du vocabulaire et de la technique que ça se passe. Les mecs sont d'une violence au niveau de la technique, ça fuse de partout. J'ai moins aimé la trajectoire de Mac Tyer après Tandem que celle de Mac Kregor mais ils restent tous les deux capables d'écrire des textes de fou. L'album solo de Mac Kregor Catharsis est de la même qualité. Je parlerai pas du clip, merdique au possible avec quads, violence, drogue et armes en cagoule : à chier. 


Reverie - Give it time

Artiste que je viens de découvrir récemment, Reverie est une rappeuse que j'aime beaucoup. Faut dire que ça aide vachement d'entendre des rappeurs US dont on comprend les paroles parce que les blacks c'est souvent dur de comprendre ce qu'ils disent tellement ils mangent les consonnes. #racismeordinaire lol mais bon TMTC je dis la vérité. Reverie elle fait un peu de tout : des morceaux sérieux comme celui que j'ai choisi mais aussi des trucs plus légers. Je suis pas encore super renseigné mais j'aime. 



NWA - Fuck tha police

Et ouais mon gars je suis un faux, un poser, je prends le wagon en route et alors ? Découvert avec le film Straight Outta Compton qui m'a mit une claque de dingue, j'écoute maintenant NWA avec plaisir même si les thématiques sont... bah gangsta quoi. Mais c'est très intéressant pour comprendre l'ambiance de l'époque. Quand j'étais gamin, je me souviens du passage à tabac de Rodney King et des émeutes de South Central, ça m'a marqué. Du coup j'écoute plutôt NWA pour le côté historique. 



Notorious Big - Juicy

Là encore, c'est un biopic sur le rappeur, Notorious, qui m'a fait découvrir Biggie Smalls. Le film est vraiment extraordinaire, faut que vous le regardiez si vous aimez le rap. Du coup j'ai découvert le personnage et la naissance de Juicy est montrée dans le film. Ce morceau, typiquement réalisé pour passer en radio, est resté un classique du rappeur et je me surprends souvent à rapper le début du morceau par réflexe. Tellement bon cette petite prod funky. Y'a pas à dire mais le destin brisé d'un rappeur ça ajoute énormément à son prestige. Ironie.



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