Vivre et gérer l'angoisse/anxiété

L'idée de parler de peur me trotte dans la tête depuis un moment parce que je vis une période un peu difficile. Pour ceux qui suivent ce blog depuis une période récente, j'avais expliqué dans un billet précédent les gros problèmes psychologiques dont je n'arrive pas à gérer l'importance et qui conditionnent pas mal de choses dans ma vie. Depuis 13 ans que je me trimballe avec ça, j'ai toujours plus ou moins réussi à gérer le déroulement de ma vie mais évidemment, il y a des épisodes où cela devient très très difficile. Et je crois que cette période à venir annonce un nouvel épisode.

Quand on souffre d'anxiété généralisée, la balance du bien-être est un équilibre précieux et précaire. Là où tout le monde réussirait à gérer les problèmes quotidiens sans trop de difficulté, cela consomme chez moi énormément de ressources. Alors quand plusieurs sujets viennent s'empiler les uns sur les autres, il devient très compliqué pour moi de pouvoir gérer mon équilibre émotionnel. Du coup je suis en train de travailler sur quelques méthodes pour être capable de gérer tous les fronts en même temps. Le problème récurant de l'anxiété, c'est la peur de ce qui n'est pas encore arrivé. Si j'ai peur quand je dois sortir, cette peur disparait plutôt vite une fois que je suis "dans l'instant" de la sortie. Par contre les jours avant sont le lieu d'une anxiété intense jusqu'à sa réalisation. C'est un mécanisme assez terrible d'avoir peur de ce qui ne s'est pas encore déroulé. Et pour mettre les choses en perspective, je ne vous parle pas d'une peur raisonnée qu'on aurait tous face à certains événements. On parle ici d'une peur paralysante, intense. Vous n'avez pas peur lorsque vous devez sortir en ville, marcher dans la rue, rencontrer des amis dans un bar. Moi j'ai aussi peur que si je jouais ma vie.

Alors du coup, je dois prendre un traitement mais cela n'apporte pas que des avantages, loin de là. C'est pourquoi j'essaye aussi de mettre en place certains exercices de sophrologie ou d'association pour pouvoir gérer les situations à problème. Ce qui est intéressant, c'est que j'ai tellement une anxiété permanente lorsque je suis dans des situations qui sortent de ma routine que je suis capable de me dire pendant que je suis en train de paniquer "voilà, là je panique, il ne va rien se passer de plus. Je vais juste attendre et continuer de paniquer jusqu'à ce que cela diminue". Mélange pendant plusieurs minutes/heures de tranquillité ancrée dans l'anxiété. L'avantage, c'est qu'il n'est pas possible de subir une anxiété intense pendant plusieurs heures. Allez, peut-être 2/3h maximum. Les journées entières où je dois réaliser quelque chose d'inhabituel, je suis en panique du lever jusqu'à 10/11h. Après, la journée devient plus normale. C'est logique : comme maintenir cet état demande énormément d'énergie, au bout d'un moment le cerveau et le corps ne supportent plus la pression qu'ils se mettent eux-mêmes. On revient donc à la quasi-normale.

Les exercices que je mets en place :

• associer une action dont j'ai la certitude de pouvoir réaliser à celles que je vais réaliser. Cela permet de programmer le cerveau à associer tâche à venir avec la compétence de le faire avant même qu'on l'ait fait. C'est détaillé dans cet article. 
• imaginer le pire. C'est une technique qui marche assez bien pour ma part et qui est expliquée par le comportementaliste Frédéric Arminot. Je vous conseille de regarder les 3 vidéos qu'il a réalisées en commençant par la première.

J'avais eu l'idée d'écrire sur ce sujet suite à une image qu'on avait diffusé sur Facebook. Et pour une fois, cela avait résonné en moi :

"La prochaine fois que vous devez prendre une décision, demandez-vous : cette décision est-elle dictée par la peur ? Si oui, c'est la mauvaise décision"

J'ai réfléchi sur ce sujet et je me suis rendu compte de manière évidente que quasiment tous les aspects de ma vie sont basés sur des décisions dictées par la peur. Ce qui est terrible en soi. Après j'ai un recul certain sur ce que je suis capable de faire et il aurait été facile de ne plus jamais sortir de chez moi afin de ne pas être confronté à des situations inhabituelles. Mais quand on rentre dans cette optique, on arrête de vivre. Pur et simple. C'est pour ça que même si je me limite dans plusieurs déplacements ou événements quotidiens, je réussis à avoir une vie quand même à peu près normale. Cela me coûte forcément très cher en ressources mais au moins je fais des choses. 

Sauf que quand les situations à problèmes s'empilent, il devient difficile d'avoir l'énergie pour y faire face. Je mange moins à cause du stress, ce qui fait que mes entraînements se passent dans la douleur et je ne récupère pas bien. On a connu mieux. En tout cas il va falloir que je redéfinisse ma routine afin de pouvoir me calmer et reprendre les choses un peu plus sereinement.