Bloodborne : premiers pas


Cela fait plusieurs fois que je vous propose ces premiers pas. J'aime bien ce concept car il permet de mettre en perspective les ressentis immédiats et de les comparer avec les analyses que j'écris une fois rendu plus loin dans le jeu, habitué au mécaniques et enjeux du jeu devant lequel je me retrouve. Normalement, je me laisse bercer par le flot du jeu et il me suffit de donner mes impressions. Mais pour cette fois, j'ai du me renseigner après avoir commencé le jeu parce que trop peu m'en était donné pour pouvoir m'en sortir de façon sereine. C'est donc après 2h de jeu que j'ai regardé une vidéo de présentation du Bloodborne et que j'ai repris 2/3h pour m'entraîner dans ce qui fait ses mécaniques. 


Quand on a l'habitude d'enchaîner les jeux les uns à le suite des autres comme je le fais depuis toujours, on perd un peu cet instinct d'adaptation pour vite enclencher le pilote automatique. Le fait que les jeux ne proposent plus de manuels et mettent des tutos en début de jeu en est une raison mais la principale, c'est disons-le que tous les jeux se basent sur les mêmes mécaniques de leur genre. Si vous savez jouer à God of War, vous savez Jouer à Dante's Inferno ou à Bayonetta. Si vous savez jouer à Call of Duty, vous savez jouer à Crysis ou à tous les FPS qui sortent. Ça n'est pas forcément un mal car on prend très rapidement les jeux en main mais cela ne nous pousse pas non plus à nous fouler plus que ça pour rentrer dans le jeu.  

Alors quand vous tombez sur un jeu qui vous dicte sa loi, les problèmes arrivent vite. D'habitude quand on joue on se dit "bon là je vais jouer comme ça en bourrant là, ça va passer". Même si vous gardez votre style, en le mélangeant aux impératifs du jeu, ça passe toujours. Mais alors Bloodborne lui il en a rien à faire de votre style de jeu parce que ça passera pas du tout. Drôle de réflexion que je me suis faite alors que je ne passai pas un passage depuis 55min : "je ne comprends pas, j'ai l'impression de faire ce qu'il faut mais à chaque fois ça foire". Bah oui ça foire parce que Bloodborne c'est un peu LE protocole à suivre si tu veux survivre. Il n'y a pas de "on va voir, je vais tester comme ça". Enfin si, tu vas tester. Et tu vas mourir. Beaucoup. Pour la première fois depuis longtemps, je me retrouve face à un jeu qui n'en a rien à faire de mon style de jeu. Tu t'ajustes à son déroulement ou tu meures, pur et simple. Il n'y a aucune latitude en dehors de cette procédure.

Et étrangement (pour moi), je trouve ça valorisant, grisant. Si un mec n'aime pas réfléchir dans les jeux vidéo, c'est bien moi. Adepte du jeu de baston et du shmup, des jeux où ça va vite et où ça bourrine, jouer à Bloodborne c'est prendre une sacrée claque. Cela me force à remettre en cause tout ce que j'ai développé comme style de gameplay depuis mes 9 ans. Pas une mince affaire. Dans ce jeu, je meurs à la chaîne mais je n'ai que rarement l'occasion de contester mon décès. Le jeu me paraît très honnête et dès que je bourre, je me fais défoncer. CQFD. C'est d'autant plus triste que cet apprentissage "à la dure" donne de la satisfaction. Quel plaisir de battre une zone où on galérait parce qu'on a juste eu la patience nécessaire. Combien de fois suis-je mort en essayant d'aller trop vite alors que j'avais géré 90% du parcours. 

Mais c'est ça la vie, la vraie. Il n'y a pas d'élément magique qui va te faire survivre alors que tu ne fais rien pour. C'est un peu le Game of Thrones du jeu vidéo. Où l'anti-Hobbit (je l'aime bien cette comparaison). Et du coup tant que tu ne te seras pas plié aux mécaniques du jeu, tu perdras. Alors soit, je commence à comprendre tout ça mais ça reste sacrément difficile. Mais comme le jeu reste honnête, à part quelques apparitions dans le dos et des triggers parfois un peu grossiers, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. 

Sous couvert de jeu d'aventure à base de Dark Souls, je sens que Bloodborne cache bien son jeu et a beaucoup à offrir. L'univers dépeint est fantastique, comme l'ambiance et c'est avec plaisir que je crêve en boucle. 

Amis du masochisme, bonjour.

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