Chronique : Fear Factory - Genexus

Fear Factory est un nom qui reste une constante dans le monde du métal. Voguant depuis 25 ans, le groupe emmené par Burton C. Bell a néanmoins su garder une régularité étonnante au niveau musical. Si on ne compte pas les débuts plus brutaux, on retrouve une singularité évidente entre tous les albums à partir de Demanufacture. Et ce n'est pas le nouvel opus Genexus qui va changer la donne. Pour ma part, j'ai découvert le groupe avec l'album Demanufacture mais bien après sa sortie, vers 1997/98. Obsolete m'avait marqué surtout à cause du morceau épique Resurrection. Et puis mon intérêt avait commencé à se porter principalement sur le métal extrême à partir de 2000 donc j'avais laissé la suite vivre sa petite vie. 

Genexus marque le retour en force du groupe et la campagne marketing de Nuclear Blast pour accompagner l'album montre que le label a investi pas mal sur cette sortie. Je vous parlais de singularité musicale et on ne peut pas dire autrement car le principal attrait de Genexus est de puiser dans ce que FF a fait de meilleur pour pondre un album qui fleure bon l'ambiance Demanufacturienne. Comprenez par là qu'on retrouve les rythmiques qui ont fait le succès du groupe. Le début de Protomech ou les rythmiques de Dielectric font irrémédiablement penser aux morceaux les plus connus du deuxième album. 

Ce qu'on aime dans Fear Factory, c'est la précision chirurgicale de la production et des rythmiques, les réflexions dystopiques du concept du groupe. Et rassurez-vous, vous allez en avoir pour votre argent. Après avoir fait le dernier album avec une boîte à rythme, on a ici le retour d'un vrai batteur et on ne trouve pas vraiment de différence tellement le son est produit et mécanique. Les rythmiques sont tellement industrielles (et le travail du nouveau batteur tellement impressionnant) qu'on a du mal à se rendre compte qu'un homme est derrière les fûts. On peut en dire de même pour la précision et la qualité des riffs de Dino Cazares qui une fois encore, même s'il ne brille pas par sa versatilité, fait preuve d'une puissance de feu digne des anciens. 

Là où on est un peu plus déçu, c'est dans la puissance de la voix de Burton C. Bell. On ne peut rien y faire, personne n'a la même voix à 25 ans qu'à 45 et malheureusement, le bonhomme a perdu pas mal de sa capacité vocale. Encore en chant métal, il n'y a pas vraiment de reproches à faire. Par contre le chant clair, s'il est toujours aussi juste (un léger autotune ?), manque clairement de puissance. On l'entend bien dans les refrains clairs. Sa gamme vocale est aussi bien atténuée, on sent qu'il a fallu un petit coup de prod sur les passages les plus aigus. Enfin c'est léger mais le sent. 

Sorti de ça, on a un album qui est très cohérent avec aucun morceau faible parmi les 10 proposés. Les deux bonus de la version digipack sont dispensables par contre. Mais mention spéciale au morceau Expiration Date qui voit FF sortir complètement du métal bourrin pour proposer un morceau assez intimiste indus de très très bonne facture. Un de mes morceaux favoris de l'album. 

Dix morceaux, pas d'interludes : l'album va droit au but et il s'enfile avec plaisir, de manière répétée. Il tourne en boucle dans ma voiture en ce moment et j'applaudis ce Genexus qui montre que le groupe en a encore sous la semelle. Ils ont pris le temps de faire un album puissant et très bien écrit. Bravo !

8,5/10   

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